top of page

La réserve de Pacaya Samiria ou le paradis vert de l’Amazonie !

(du 21 au 27 juillet 2015)

 

 

Le 21 juillet, après 9h de mini-bus (avec un changement à Tarapoto), on arrive enfin à Yurimaguas vers les 17h. On nous avait prévenus que dans cette ville, tout le monde vous saute dessus pour vous vendre un tour dans la jungle… donc nous (déjà méfiants de nature mais alors là avec plus de 10 mois de TDM dans les pattes on vous raconte pas comment on est devenu !), on envoie valdinguer toute sollicitation avec même pas un regard (on s’est tellement fait entubé, qu’on est devenu de vraies ordures !). Mais au bout d’une nième relance, un gars nous met un doute : il dit qu’il sait comment on s’appelle, qu’il bosse pour l’agence Huayrurotour et que son chef Miguel nous attend pour dans son bureau au centre-ville pour nous donner toutes les infos nécessaires…. Alors on hésite un peu car effectivement on avait pris contact par mail avec cette agence et que le proprio s’appelle bien Miguel… donc finalement on accepte d’aller avec lui jusqu’au bureau pour le voir.

 

Seulement il nous demande 2 soles pour nous y envoyer en mototaxi… nan nan mon pti gars ce sera 1 sole et pas plus ! (des ordures on vous dit !). Il finit par accepter et c’est parti. Au bout de 5 min on est au soi-disant bureau… mais là rien, pas un panneau pour annoncer le nom de l’agence, le proprio Miguel en fait n’est pas là, il est à Lagunas… bref on envoie bouler le gars et la jeune fille de l’agence en leur disant qu’ils mentaient et que s’ils pensaient nous avoir et bien ils ne savaient pas sur qui ils étaient tombés ! Et de là on part à pied en leur tournant le dos vers le port pour essayer de choper un bateau pour Lagunas.

 

Il fait une chaleur à crever, et c’est pas évident avec les sacs. On trouve finalement le port, mais là on a un dilemme : y’a 2 possibilités pour aller à Lagunas ! Soit le bateau lent (10h de trajet) à 20 soles / 5€80 avec le hic qu’on ne sait pas vraiment quand est-ce qu’il partira (au mieux le lendemain à 12h ou au pire le sur-lendemain à 5h du mat’, tout ça dépend du chargement du fret… et pour l’instant y’a rien dans les cales !). Ou alors, y’a un bateau rapide (5h de trajet) à 50 soles / 14€40 par personne mais qui part à 3h du mat’… !

 

Purée on est vanné, on aimerait bien dormir mais comme la date de départ du bateau lent est trop aléatoire, on opte pour le bateau rapide… ce qui veut dire réveil à 2h du mat’ demain ! On le négocie à 35 soles chacun soit 10€ et il est déjà 19h quand on achète enfin les billets… On se dit qu’on est tard pour trouver une guesthouse et qu’on a la flemme… heureusement le gars de la compagnie nous propose de squatter un hamac sur le quai d’embarquement (fin on dit quai d’embarquement… c’est plutôt un tronc d’arbre entre la terre et le bateau…) On dit ok. Et après être allé descendre quelques bières en compagnie de camionneurs péruviens, on installe nos quartiers sur l’embarcadère. Et première douche à l’eau du rio !! Bon à défaut de laver, au moins ça rafraichit un peu !

Comme on pouvait se l’imaginer, une nuit pas top du tout, réveillés sans cesse par des allers et venues pour mettre des trucs dans le bateau… bref à 3h on part et on débarque à 8h du mat’ à Lagunas. Là Raoul, un guide de l’agence Huayrurotour nous attend. Il nous mène à pied jusqu’à l’agence où on trouve Miguel le propriétaire, qui s’excuse car il a eu échos de nos exploits à Yurimaguas, et son employée était catastrophée d’avoir fait fuir 2 clients ! (mince, on s’est fait tromper par notre instinct, c’était la bonne agence !)

 

Après quelques explications, on décide de partir pour un tour de 5 jours (130 soles / 37€50 par personne et par jour, indépendamment du nombre de jours, tout compris avec entrées de la réserve, nourriture, « logement », guide et transferts). Notre guide sera Raoul et la cuisinière, sa femme Telma. On fait le tri de nos affaires, et à 10h, après un pti déj chez Raoul, on est parti.

 

D’abord 9 kms de mototaxi pour rejoindre la réserve. Alors pourquoi la réserve de Pacaya Samiria ? Parce que c’est un des endroits les plus riches en faune du pays, que les ballades s’y font en pirogue à la rame, et que cerise sur le gâteau, il n’y a pas grand monde. Faut dire qu’on y loge dans des conditions assez précaires : au mieux dans des cahutes en bois, et au pire en pleine nature en campement dans la jungle (dans le cas d’un tour de plus de 10 jours). Douche et cuisine à l’eau du rio... ! Inutile de vous dire que les Anglo-saxons ne s’y bousculent pas ! Et que la majorité des touristes sont …. Français ! Vous l’avez dans le 1000 !

 

On embarque donc dans une longue pirogue, Raoul et Telma se mettent à ramer et on s’enfonce tout doucement dans la selva.

On découvre nos premiers oiseaux, singes et papillons.

Après quelques heures de pirogue, on arrive au premier refuge où on prendra l’almuerzo (le déjeuner). Alors attention ici il faut 2h30 pour préparer « una buena comida » comme dirait Raoul, qui se résume parfois à des pâtes bolo sans viande ! Tout se fait au feu de bois dans des cuisines dignes d’un restaurant étoilé.

Faut dire qu’en guise de provisions, on n’avait pas grand-chose d’autre au départ que du riz, des pâtes, des patates, des œufs, du pain, du café et des bananes vertes qu’ils cuisinent soit en frites soit braisées. Heureusement, Raoul pêche en cours de route et on découvrira les jours suivants la joie de manger du poisson matin, midi et soir ! D’ailleurs l’ami Raoul il est plutôt balèze avec sa flecha, on ne l’a pas vu souvent louper son coup. Pourtant on vous assure que la visibilité dans le rio doit avoisiner les 10 cms. 

On s’y essaie aussi avec plus ou moins de succès ! Mais Marie à la canne réussit à sortir un piranha qu’on mangera le soir !

Et entre 2 coups de pêche (comme diraient les Caldoches !) de la faune, de la faune, et encore de la faune !

Parmi nos préférés, les loutres nous ont bien fait marrer, elles poussent des cris de fous et certaines jouent à cache-cache avec nous entre les branchages.

Au programme des 5 jours, y’avait aussi une sortie nocturne (en fait on en a même fait 2), à la recherche des crocos ! C’est pas très dur, leurs yeux brillent comme ceux d’un chat quand on les éclaire, et les petits se laissent facilement attraper.

On a vu des crocos un peu plus balèzes sur les rives jusqu’à 1m50 – 2 m.

Par contre, on a bien flippé lorsqu’à un moment donné Raoul nous a dit qu’on ne descendrait pas plus bas car quelques méandres en aval se trouvaient des crocos un peu plus grands… genre dans les 8 m ! Et que c’est dangereux de s’y balader la nuit car ce sont des chasseurs nocturnes.

 

S’en est suivie une démonstration assez éloquente : Raoul s’est mis à imiter le cris des bébés crocos et en réponse on a eu droit à un grognement de malade pas bien loin… qui nous a bien fait pisser dans nos frocs !

 

En fait il nous expliquait que y’avait quand même pas mal de monde à venir sur 4 – 5 jours et que du coup les gros crocos restaient dans les zones plus en aval, sauf quelques exceptions, mais comme ils sont plutôt craintifs ils restent à couvert le jour. Le lendemain on aura quand même eu droit à un énorme plouf à 30 m de la pirogue et on voyait dans le regard que Raoul et Telma se sont échangés que ce n’était pas un perdreau de l’année !

 

On a beau passer son temps assis dans une barque, on est crevé car les nuits ne sont pas très reposantes vu qu’on dort sur des matelas taille papier cigarette ! Fin c’est toujours mieux que les guides qui dorment eux sur un simple drap !

Ah oui et puis évidemment pas d’électricité ni d’eau courante. Donc du coup, vous avez 2 options : soit jouer au gros porc de Français en ne vous lavant pas et en vous arrosant de déo (qu’on appelle la douche française d’ailleurs à l’étranger, soit dit en passant !), soit vous douchez à l’eau du rio ! Franchement, dans cette ambiance bien moite, on est tellement poisseux (notre peau brille dans le noir !), qu’on a opté pour l’option douche au rio… Mais on a bien respecté les consignes de Mijo qui nous avait dit d’éviter les projections dans les yeux : t’inquiète on a bien fermé les paupières !

Et aussitôt propres on redevient poisseux, car on est obligé de se badigeonner d’anti-moustiques jusque sur le visage et les cheveux pour ne pas se faire défoncer. Alors sur ce point-là, on a testé toutes les molécules dispos, franchement le DEET reste de loin la meilleure !

 

Dans la partie réjouissance, on a aussi eu droit à des pluies tropicales qui vous trempent en moins de 2 secondes, mais bon ça va ça décrasse et l’eau est tiède.

 

Pour en revenir à la réserve en elle-même, on se ballade aussi un peu sur la terre ferme (c’est possible à cette époque car c’est la saison sèche mais sinon tout est noyé sous l’eau) où Raoul nous fait découvrir des traces de tapirs.

Et aussi de jaguar, selon lui.

Alors là on trouve bizarre car normalement, selon LE VETERINAIRE, y’a que 4 doigts sur une empreinte de félin. Alors que là on a l’impression d’en voir 5…  Donc soit on est tombé sur un jaguar à 5 doigts ! Soit y’a superposition entre plusieurs traces… soit Raoul raconte des cracks ! Mais ça on ne pense pas car en dehors de ses aspects un peu bizarres (en plein milieu d’un repas, sans transition il s’est mis à nous dire tous les mots qui existaient pour nommer le vagin d’une femme ! et un peu plus tard il nous a confié qu’il ne comprenait pas pourquoi certains touristes ne parlaient pas beaucoup avec lui après qu’il ait sorti 2 ou 3 trucs de ce genre !), c’est loin d’être un Mickey. Il a aujourd’hui 57 ans, est né et a vécu dans la réserve avant même que ça n’en soit une, connaît le nom de tous les animaux qu’on lui montre, sait en imiter une bonne palanquée, sait parfaitement se repérer dans cette selva paumatoire, a déjà failli se faire bouffer par un énorme croco et attendez le plus dingue …. Il boit l’eau du rio ! Le warrior !

 

Du coup, il nous a permis de voir des animaux assez difficiles à observer comme des vaches marines, des paiche (poisson les plus grands du fleuve qui peuvent atteindre 100 kilos) et des singes hurleurs qu’on voit rarement mais qu’on entend en revanche souvent et très bien (dans le film au début ce n’est pas le vent que vous entendez, c’est eux).

En bonus, une petite photo d’un ara, croisé au village de Lagunas, on en a vu plein dans la jungle mais ils volaient trop vite et trop haut, impossible à mettre en boite.

En conclusion, pour nous cela a été un moment vraiment fort de notre voyage et on envisage de revenir pour y passer 20 jours afin d’accéder à des zones peu fréquentées et où la faune est plus présente et surtout pour voir des gros spécimens…

Le 26 juillet, retour à la civilisation avec une bonne douche ! On reste à Lagunas pour la nuit et le 27 on prend un bateau rapide à 5h du mat’ pour rentrer à Yurimaguas, ce sera le début d’un long transfert puisque la réserve de Pacaya Samiria était notre dernier vrai stop au Pérou et qu’on met maintenant le cap sur la Colombie, dernier pays où on terminera notre TDM ! Snif !

bottom of page