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Le Mondulkiri kiri kiriiii ! (du 13 au 18 janvier 2015)

 

 

On appréhendait un peu la route vers le Mondulkiri vu les retours sur les forums de voyageurs, mais finalement on a mis que 5h : la route s’est avérée être un vrai billard, et notre chauffeur avait certainement des antécédents de pilote de rallye !

 

Sur la route, pas beaucoup de forêts, tout a été défriché pour faire place aux plantations : riz bien sûr, mais aussi hévéas, manioc, poivriers et durian pour ne citer qu’eux…

 

La ville de Sen Monorom n’est pas bien grande et pas des plus funs, malgré ses cafés-cinés où ils passent 2 navets en simultané et dans lesquels les khmers sirotent des "ice coffees with milk" à longueur de journées !

 

Sur place, on est passé par Green House pour réserver notre trek : on part sur la base d’une journée de marche, nuit dans un village et le lendemain journée éléphants !

 

Première journée nickel ! On a un guide Bunong super sympa, Phallet, qui parle assez bien anglais. On se balade avec un autre couple de Français (car oui le Cambodge n’échappe pas à la règle : c’est bourré de Français dans le coin vu que l’activité phare c’est le trekking !) avec qui on s’entend plutôt bien. Bon on n’est pas dans la jungle (mais ça on s’y attendait, il faut aller plus loin ou dans les zones protégées pour ça) mais c’est cool : c’est sec, donc pas de sangsues, et il n’y a pas besoin de s’arrêter tous les 3 pas pour ouvrir le chemin à la machette. On passe dans des plantations de cardamome, de bananiers… et de noix de cajou (une première pour nous !)

Au programme, on passe aussi par des forêts de bambou, il y a quelques cascades

Quelques beaux arbres, qui donnent l’occasion à notre guide de nous montrer ses capacités de grimpeur !

Et l’aire de pique-nique est plutôt pas mal, on craque tous pour une petite trempette !

Pendant ce temps-là, Phallet est à la cuisine. Sur le chemin, il a fait plusieurs stops pour récupérer ce dont il avait besoin : un gros bambou pour servir de marmite, un autre en guise de plat et des « ramtang » (c’est de la phonétique désolé, il ne connaît que le terme Bunong pour ça et c’est une langue orale uniquement), sorte de bambou également, qu’il fait mijoter avec de la viande et des aubergines. Plus quelques grillades qui vont bien, le bonheur !

Pour allumer le feu, il avait préalablement récolté de la résine dans un arbre, assez efficace comme allume-feu d’ailleurs !

Au retour, étape chez l’oncle de Phallet, qui nous attendait avec 1 litre d’alcool de riz (du soft heureusement car il est quand même que 15h !), et pour accompagner du cuir de vache fumé avec des épices ! Ah ces découvertes culinaires !

Puis direction le village. Jennifer et Sébastien qui nous accompagnaient rentrent sur Sen Monorom.

Nous on se balade un peu dans le village de Putang, un beau petit village comme on aime : des gamins un peu partout, des cochons qui divaguent y compris dans les habitations, quelques beaux potagers, une salle de bain dernier cri…

Après une tasse de thé de bienvenue chez Nara, un autre oncle de Phallet chez qui on logera, on attaque de nouveau à l’alccol de riz : re-belote, 1 litre, sauf que ce coup-ci il est plus raide ! Heureusement le repas, très bon du reste, arrive assez vite après pour qu’on puisse éponger un peu. Au menu, on  a notamment droit à de l'écureuil avec du piment, qui goûte surtout le piment en fait ! Et après le repas, on se rebalade un peu, attiré par la musique : petite danse et badminton improvisés avec les gamines du coin…

Et on ré-attaque à l’alcool de riz : 2 litres ce coup-ci, mais on n’en viendra pas à bout, car à 23h tout le monde va se coucher ! Pour nous, c’est hamac. Ça peut sembler cool comme ça à première vue mais le problème c’est qu’il fait 12-15°C la nuit, qu’on a juste un plaid en guise de couverture et qu’il caille 2 fois plus dans un hamac que sur un matelas ! Et effectivement la nuit ne sera pas terrible !

Une bien bonne expérience cependant, d’autant plus que de nombreux Bunong parlent bien anglais, ce qui facilite les échanges.

 

Un bémol, mais à mettre sur le dos des Khmers et non pas des Bunong : on a appris au cours de la soirée, l’alcool aidant !, que les guides comme Phallet qui peuvent prendre en charge jusque 6 personnes ne reçoivent que 20$ par jour (alors que les touristes paient environ 25-30$ par personne !), et que Nara qui nous héberge ce soir ne touche que 5$ ! On est dégoûté pour eux, et on leur dit qu’ils devraient monter leur propre bureau à Sen Monorom pour ne plus dépendre des Khmers qui gardent la majeure partie de la galette pour eux !

 

Du coup pour les personnes intéressées, on vous donne ici les contacts de Phallet et de Nara

Phallet : 08 86 06 29 99

Nara : 08 86 06 29 29

N’hésitez pas à les appeler, ils peuvent venir vous chercher à Sen Monorom et vous ramener direct dans leur village (après les prix seraient à voir avec eux au tél).

 

 

Le lendemain, direction un autre village pour aller faire mumuse avec les éléphants ! Mais on a un souci, Marie qui ne se sentait pas top ce matin est carrément patraque et on abandonne notre journée après le trajet en bus. Retour en catastrophe sur Sen Monorom, on se déniche une guest house potable (c’est-à-dire avec eau chaude !) et on file chez le toubib faire un test de dépistage malaria : ouf ce n’est pas ça ! Mais bon Marie est pas top shape quand même ! Petit cocktail fièvre + migraine ophtalmique + tremblements + raideur dans la nuque + mal de bide + diarrhées + nausées=Marie sur le flanc, une fois de plus !

Après 3 jours d’agonie, Marie finit par se remettre, un peu amincie !

 

Et on s’inscrit pour le jour suivant à la journée « éléphants » qu’on avait due annuler 3 jours auparavant. Sur ce coup-là, à l’agence Green House, ils ont été sympas car ils ne nous ont pas rajouté de suppléments.

 

Cette journée « éléphants » que la plupart des touristes font en venant dans le Mondolkiri (région très connue pour l’apprivoisement des éléphants sauvages par la minorité Bunong), commence par un petit tour dans un village Bunong avec une guide locale Heng. On est 7 touristes. On fait connaissance avec les maisons typiques de cette minorité.

On ne savait pas qu’on pouvait faire rouler des trucs comme ça ! Mais si si !

On va fumer (t’inquiète mammig on n’a pas fumé !) et manger des bananes dans la hutte d’un des gars du village, histoire d’être bien immergé dans leur vie.

Puis on descend à la rivière à la rencontre des éléphants. Fin d’abord on rencontre nos mahouts, c’est-à-dire les cornacs. Ils ne sont pas bien vieux, ça rassure pas trop !

Nos 2 jeunes mahouts vont chercher leurs éléphants, 2 mémères de 60 et 65 ans, qui pâturent en liberté dans la forêt.

 

On serre la main en guise de bonjour.

Puis distribution de bananes, histoire de faire copain-copain !

Notre guide nous en apprend un peu plus sur les éléphants et leur mahout. En fait les 2 jeunes ne sont qu’en apprentissage pour l’instant. Chaque éléphant appartient à une vingtaine de familles environ, elles choisissent chacune un cornac. Cette vingtaine de cornacs se relaient pour s’occuper de l’éléphant.

 

Les éléphants ont tous été capturés dans le milieu sauvage et dressés. Les Bunong ne font pas de reproduction à cause de leurs croyances animistes selon lesquelles :

 

  • toute naissance doit faire l’objet d’énormes sacrifices qui coûteraient trop chères aux familles,

  • le cornac doit passer 2 ans en forêt pendant la gestation de l’éléphante

  • pendant les 20 à 22 mois de la gestation, tout malheur dans le village serait imputé à ça et les familles des cornacs devraient dédommager le village…

 

D’où la question : comment vont-ils faire s’ils ne font pas reproduire les animaux, qu’ils ne peuvent plus en capturer et que de toute façon il n’y en a quasiment plus dans le milieu naturel ? Réponse d’un Bunong : ils espèrent pouvoir en acheter aux Vietnamiens, aux Laotiens… Mouais…Bref, autant dire que c’est la fin des haricots !

 

 

Après le lunch, on attend impatiemment le retour des éléphants pour la baignade ! et c’est parti, la flotte caille un peu mais tout le monde s’en fout… même Marie qui est pourtant encore toute faiblarde !

Ainsi s’achève la journée : monter sur un éléphant, ça s’est fait, on décide donc de repartir enfin, direction Siem Reap et les temples d’Angkor.

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