top of page

Première approche de l'Amérique latine

ou hispanisation de 2 globe-trotteurs (du 16 au 30 mai 2015)

 

 

Démarrage de Valparaiso le 16 mai à 8h. On a réussi à choper 2 places à l’avant du bus, à l’étage supérieur : nickel car la route entre le Chili et l’Argentine à ce niveau vaut vraiment le coup ! Le côté chilien est déjà sympa, mais c’est surtout après le tunnel lorsqu’on arrive en Argentine qu’on en prend plein les yeux. Et la route passe à proximité du point culminant des Amériques, le mont Aconcagua (presque 7000 m d’altitude quand même !)

Le passage à la douane est une fois encore une grosse blague sous des dehors de rigueur ! On a quand même mis une heure et demie à y passer. Et lors de la fouille des sacs, le gars à qui il faut verser un pourboire obligatoire (ben oui le pauvre !) jette un coup d’œil furtif, on aurait pu se balader avec 3 kg de cocaïne dans le fond sans problème !

 

Enfin bref on arrive à Mendoza vers 16h. Là c’est changement de décor par rapport aux Andes qu’on vient de traverser. C’est plat comme la main et les vignobles se succèdent : pas vraiment joli, les propriétés sont énormes et sans grand charme…

On file vers l’hostal qu’on visait (hostal Empedrado, 95 pesos par personne (soit 7€ avec notre taux de change au noir) le dortoir et petit déj royal avec une cuisinière qui fait des pancakes et des œufs !) et après s’être installé, on va faire notre premier change. Petite explication sur ces fameux changes : en bref l’Argentine traverse régulièrement des crises et la population n’a aucune confiance dans sa monnaie. Du coup ils recherchent avidement des dollars, des euros, enfin de quoi faire une bosse sous le matelas avec une monnaie stable plutôt que d’épargner à la banque des pesos argentins qui se dévaluent tous les 4 matins ! Le taux officiel de l’euro est de 1€ = 10 pesos, mais au marché noir dans la rue, ou plutôt bleu comme les Argentins l’appellent (blue market, blue dollar, blue euro…), vous pouvez l’échanger contre 13 ou 14 pesos environ ! Pas terrible pour l’économie argentine mais très intéressant pour les touristes qui se ramènent tous avec des liasses afin d’augmenter leur pouvoir d’achat de 30 ou 40%. Alors évidemment comme tout bon backpacker qui se respecte, on est arrivé avec des dollars plein les poches et au final on a pu obtenir un taux à 1€ = 13,6 pesos au lieu de 10. Ça aide ! Par contre c’est vrai que c’est particulier comme transaction, ça fait un peu mafieux. Il faut imaginer des gars qui vous chopent dans la rue en vous disant « cambio, cambio » (« change, change ») près des boutiques de change officielles et sous le nez des flics ! Et on discute le bout de gras devant tout le monde, dans la rue ! Alors quelquefois la finalisation de l’échange se fait un peu en catimini dans un coin mais quelquefois non, et le mec sort ses liasses devant tout le monde ! Au début ça fait un peu peur mais vu que tout le monde le fait (les Argentins les premiers)…. Et dans un pays où le coût de la vie est similaire à celui de la France, ça fait du bien à notre budget !

 

 

Pour en revenir à Mendoza, on ne connaît pas trop en fait… Déjà c’est une grande ville, près du million d’habitants, et c’est pas ce qu’on préfère… Ensuite c’est clairement une ville de tourisme industriel on va dire, faite pour les Américains. En gros tout se fait en tour organisé, et on trouve tout et n’importe quoi : parapente, rafting, saut à l’élastique, tours en bus pour visiter les grosses bodegas (= producteurs de vins)… ça manque de charme, on ne peut pas faire grand-chose seul, et les activités sont vendues à la modique somme d’environ la peau des fesses !

 

Mais on a bien aimé notre hôtel, on y a fait des rencontres sympas (notamment un couple de Colombiens avec qui on a joué aux dominos) et surtout on a été assouvir un peu nos envies de pâtisseries françaises, de pinard et de fromages ! D’ailleurs côté pinard ils se défendent bien (des bons Malbecs, le cépage le plus populaire ici), et côté frometon ça tenait la route aussi. Alors on n’est peut-être pas complètement objectif là-dessus vu le manque dont on souffrait, mais on a trouvé ça très bon !

Au final, on a donc décidé au bout de 2 jours de remonter vers le nord, direction Salta (18h de bus, 990 pesos chacun soit 72€70). On avait entendu dire que c’était une ville de taille plus modeste, un peu plus sympa au niveau architectural (avec des bâtiments de l’époque coloniale) et que le must dans la région du Nord-Ouest de l’Argentine c’était de louer une voiture depuis Salta pour visiter tous les environs.

 

A Salta, après avoir visité 2-3 adresses d’hostal, on finit dans une adresse du Routard (hostal Ferienhaus, 250 pesos la chambre double avec sdb à partager avec petit déj, soit 18€35), blindée de Français comme il se doit ! On espérait y trouver du monde pour partager les frais de la location de voiture qui est assez chère. Finalement on n’a pas trouvé mais on est tombé sur une bonne équipe de Frenchies avec qui on a passé les ¾ de notre temps à discuter, boire une bière et flâner dans les rues en y mangeant une glace (car oui en Argentine ils ont de bonnes glaces).

Comme on ne trouvait personne pour la loc de bagnole et qu’on souhaitait faire du wwoofing, on s’est décidé à en faire une semaine dans le secteur avant de revenir tenter notre chance plus tard à Salta. Le 21 mai, on a donc pris un bus de Salta à San Salvador de Jujuy (50 pesos chacun soit 3€70) où nous avons passé la nuit, car le lendemain, Martin et Elisabeth, les propriétaires de la réserve d’Aldéa Luna pouvaient nous amener chez eux, où on arrive donc le 22. C’est bien reculé (normalement 1h30 de bus depuis Jujuy puis 3 km de marche à pied !), on est au milieu des montagnes, dans leur propriété de près de 1000ha de forêt dans lesquels on peut se balader sur nos temps libres! 

On est une dizaine de volontaires, et on travaille 3-4 heures le matin : pour les filles c’est potager et cuisine, et pour les gars c’est travaux de construction ou de voirie quand il fait beau, et potager aussi sinon. L’après-midi est libre, sauf pour nous qui avons opté pour des cours d’espagnol (environ 2h chaque jour du lundi au vendredi). On a pris cette formule car la communication en Amérique du Sud était très difficile vu notre niveau d’espagnol qui avoisine le 0 pointé et le leur en anglais qui fait de même ! Alors c’est pas vraiment du wwoofing puisque chacun paie sa place (qui revient à pas grand-chose au final) : 700 pesos la semaine (51€40) pour les travailleurs du matin, 1300 pesos pour nous avec les cours (soit 95€45).

 

Ici c’est un peu le retour à une vie simple : très peu d’électricité (que dans les parties communes, pas dans notre dortoir), douches chaudes (au feu de bois) les mercredis et samedis, repas communs (végétariens, quasi tout vient du potager)….

Assez vite, l’ambiance nous pèse car on est vraiment avec une bande de gosses ! Déjà, ils sont jeunes (entre 19 et 23 ans), mais surtout c’est une bande de fainéants finis, bons à rien et toujours à l’affût de la moindre occasion de glander ! (dans le jardin à 6, ils avancent 3 fois moins vite que nous 2 à désherber) Et de plus, du fait surement de leurs éducation et culture différentes (surtout pour les 3-4 Ricains !), ils n’ont pas la même vision que nous de la vie en société et du partage. Comme par exemple pour les repas : ils s’asseyaient et commençaient à manger avant que tout le monde ne soit là et se servaient allègrement (en en mettant partout autour du plat) sans se soucier s’il en restait pour les autres et sans les servir non plus bien sûr ! Y’en avait même 2 qui poussaient le bouchon encore plus loin : ils n’étaient jamais capable d’être à l’heure, il fallait toujours aller les chercher et à peine arrivés, sans jamais s’excuser, ils se servaient comme des morfales !

 

Sinon, il était possible d’acheter des bouteilles de vin sur place. Que fait un bon Français s’il en achète une ? Il sert tout le monde à table et on trinque (comme dirait Brassens : le meilleur vin c’est celui qu’on partage). Et que fait un bon Ricain à votre avis ? Il boit sa bouteille en juif sous les yeux de l’assemblée ! Ceci est pour vous illustrer une habitude bien anglosaxone (très individualiste), il ne faut pas s’en offusquer, mais nous … on n’arrive pas à s’y faire !

 

Nous ne vous parlons pas non plus des poubelles qui dégueulent et qui ne sont jamais vidées…. Bref on a vraiment eu l’impression d’être leurs parents pendant une semaine !

 

Mais malgré tout on a eu des bons moments avec Elizabeth qui nous faisaient les cours d’espagnol, ce qui nous a permis de bien progresser… Pour sûr on serait bien resté une semaine de plus avec une équipe plus sympa… dommage. En tous cas merci Elizabeth et Martin pour les bons moments passés avec vous.

Après une semaine à manger végétarien et bien sûr à faire des cacas qui vont avec, c’est-à-dire pas consistants et bien puants, de retour sur Jujuy, il était temps de se prendre une bonne grosse viande bien saignante, nous avons nommé le Bife de Chorizo ! Minimum 300g de barbaque, un steak de bœuf de 4 cm d’épaisseur ! On en avait bien besoin !

On se prend une chambre matrimoniale dans un hostal donnant sur la place centrale de Jujuy, et le lendemain on remet le cap sur Salta.

bottom of page