Marie & Thomas
Retour sur le Caillou et immersion dans la vie Caldoche !
(du 22 au 5 avril 2015)
De retour sur la Grande Terre le 21 à 10h, on attend à l’aéroport Magenta que l’agence A5 nous apporte notre voiture qu’on a louée pour nos 15 derniers jours (50 399 CFP soit 422€) … mais rien ne se passe… personne ne vient. On demande à l’accueil de l’aéroport de passer un coup de fil à l’agence… ah ils nous avaient oubliés ! Vous êtes surpris ? Pas nous … c’est le style des îles… Bref on hérite d’une super micra 5 portes ! car ils n’ont plus de twingo 3 portes.
Après quelques courses alimentaires et après avoir récupéré le reste de nos affaires laissées chez Stéphane et Cécile (merci encore !), et surtout notre bouteille de gaz qui nous a tant manqué sur les îles, on débarque chez Ludovic et Cindy à La Foa, qui nous hébergent très gentiment.
Ludovic, technicien d’élevage, nous a proposé de nous envoyer voir des éleveurs du coin et plus particulièrement leur fameuse rentrée de bétail.
Nous voilà donc dimanche 22 mars à 6h du mat’ chez un éleveur de La Foa qui toutes les 5 semaines rassemble ses vaches allaitantes pour les baigner à l’anti-tique. Eh oui, car après le problème n°1 du manque d’herbes lors des sécheresses, le problème numéro 2 du bétail en Nouvelle-Calédonie c’est les TIQUES !
Le rassemblement des vaches se fait encore ici à l’ancienne, c’est-à-dire à cheval, en mode cow-boy avec chapeaux et éperons !
Les vaches sont menées dans un parc puis dans un couloir qui débouche sur une douche au tiquicide.
On fait aussi un tour de la propriété de 220 ha en pick-up.
Et à midi, Cindy nous a préparé un « bout de cerf ». Un très bon petit salé.
Et dans l’aprem, on va faire un tour sur leur « bout d’terrain ». Ah oui, comme tout bon Caldoche qui se respecte, Ludovic a son « bout d’terrain » c’est-à-dire quelques hectares en brousse, avec un ou plusieurs containers aménagés.
Le lendemain c’est lundi donc on quitte Ludo et Cindy pour les laisser aller bosser (ah oui c’est vrai y’en a qui doivent y aller… au boulot ! Nous on a oublié l’effet que ça fait !), pour passer 3 jours dans le sud du Caillou.
Comme d’habitude, on profite de passer à côté de l’aéroport pour aller squatter leur Wifi gratuite ! Eh oui c’est la misère ici !
Les paysages du sud sont très particuliers avec une terre très rouge et peu de végétation qui contraste avec la couleur de l’eau.
On fait une halte près du barrage de Yaté pour aller piquer une tête dans les trous bleus dont on nous a parlé. Pas mal ce petit coin.
Puis on pique la tente au gîte Iya : 2 100 CFP l’emplacement de la tente soit 17€50, c’est le même prix qu’on soit 2 ou 4. On ne le conseille pas pour les campeurs : y’a pas d’abri, les douches et toilettes sont pourries et y’a que 1 ou 2 emplacements où vous ne risquez pas de prendre une noix de coco sur la tronche ! Car oui, c’est technique de planter une tente sous les tropiques !
Le jour suivant, on part vers le parc de la rivière bleue (entrée 800 CFP/6€60 avec la navette qui vous envoie vers le fond du parc). Il s’agit d’une zone protégée dans laquelle on peut voir notamment des cagous et des notous, 2 oiseaux endémiques. Le cagou est l’emblème de la Nouvelle-Calédonie : il a environ la taille d’une poule et est tout aussi curieux, donc on peut facilement l’approcher.
Les notous (les plus gros pigeons arboricoles du monde !) sont plus discrets, on les entend souvent sans les voir mais Marie a réussi à en débusquer un à quelques mètres seulement de nous.
En dehors de ça, les petites randos sont bien sympas, et on pique-nique le midi près de la rivière bleue, avec une petite trempette à la clé bien entendu !
L’après-midi, on a voulu se rendre aux sources d’eau chaude de Prony mais c’est la croix et la bannière pour s’y rendre donc on a fini par renoncer. Du coup on s’est baladé en voiture le long de la côte sud. On est passé près d’une exploitation minière à Goro, les structures sont impressionnantes !
Le lendemain, retour de la pluie donc plutôt que de rester se faire doucher dans le Sud on prend la direction de Nouméa. Petite visite du marché avec produits locaux.
Puis on se balade un peu et on squatte la wifi disponible à la place des Cocotiers… Petit mail pour dire « Papa, Maman on est toujours vivant, on n’a pas encore été bouffés par les Kanak ! ». Le soir on se fait héberger par Jonathan qu’on avait rencontré sur Lifou : soirée très sympathique consacrée à la dégustation de ses rhums arrangés et d’une pizza maison au poisson (un perroquet qu’il a chassé dans le lagon). Merci encore Jojo pour cette soirée !
Jeudi, réveil matinal car il faut être à 7h15 au ponton à Nouméa pour aller plonger. On a réservé une sortie 2 plongées avec Iatok Diving Club (le club le moins cher de la Calédonie, 8 500 CFP par personne les 2 plongées soit 71€).
Première plongée dans la passe de Boulari, on en prend plein les yeux : requins pointes blanches, nurseries de requins gris, raie manta, gros mérou, gros napoléon, tricot rayé… + tout le lot des « poissons habituels » (Oh les blasés !).
Et Marie n’a même plus peur !
La 2ème plongée est beaucoup moins passionnante à nos yeux car y’a un guguss sur le bateau qui a demandé une épave… nous on n’est pas fan du genre…
Petit pique-nique au réchaud en bord de mer.
Puis direction La Foa pour retrouver Ludovic et Cindy, car Ludo nous a organisé des visites de fermes le vendredi (trop bien !).
Donc le lendemain, on va chez un éleveur pour trier du bétail et brûler des grosses verrues dégueu sur un veau… et surtout ensuite la visite tant convoitée par Tom : la seule ferme laitière de Nouvelle-Calédonie ! 90 vaches Holstein avec une salle de traite de 2 x 3 places d’anthologie ! (2h de traite à chaque fois).
Tout est transformé sur place en yaourt, fromage blanc, yop, camenbert.
L’après-midi on se ballade seuls sur le front de mer à Ouano.
On rencontre un nième Kanak qui nous raconte une énième fois : « moi j’connais bien la métropole, j’y ai fait mon service militaire : Mulhouse ça caillait… blablabla » Y’a pas moyen d’en caser une avec eux quand ils démarrent là-dessus…
Et le soir, avec Ludo et Cindy, on se fait un nakamal ! C’est quoi un nakamal ? Eh bien c’est un genre de bar où l’ambiance est plus que feutrée, en plein air avec juste des bougies pour éclairer et où c’est boisson unique : le kava ! C’est quoi un kava ? C’est une boisson originaire du Vanuatu (c’est quoi le Vanuatu ? c’est le petit archipel au-dessus de la Calédonie qui s’est pris PAM en pleine tronche), à base d’une racine réduite en poudre. La poudre est mélangée à de l’eau pour donner un genre de mélasse type smecta au goût de réglisse ou d’anis et de terre un peu aussi quand même !
A l’origine c’était consommé en tribu lors de rites. Et comme y’a un petit effet « youp la boum » ça a viré au commerce… Pour le boire, y’a tout un rituel, on s’éloigne dans un coin, on lève le verre en mémoire des ancêtres, on le vide cul sec en gardant un fond de cuve qu’on jette à terre pour les ancêtres et on crache.
Immédiatement après y’a un petit effet anesthésiant en bouche puis après quelques verres, on se sent un peu stone et avec quelques difficultés pour articuler… ! Ca calme les nerfs apparemment et certains en sont addicts… On est content de découvrir mais en bon breton on préfère le pinard.
Le samedi matin, on part visiter le fort de Téremba (800 CFP par personne soit 6€70). Ancien bagne pénitentiaire. Il a été reconverti en musée, on y apprend pas mal de choses sur l’histoire de la Calédonie… et on se rend compte que finalement la grosse majorité des Calédoniens ont une ascendance de bagnards et que le pays n’aurait peut-être pas son allure actuelle sans la colonisation pénitentiaire.
L’après-midi, on file un coup de main à Ludovic pour bricoler une charpente sur son container sur son terrain. Et le soir, barbecue chez Marc et Sandrine, un couple d’amis de Ludo et Cindy, avec bien sûr un « bout d’cerf » (attention bien prononcé « bout d’cerffff »). Très sympa.
Dimanche matin, c’est coup d’pêche sur le lagon ! On va chercher le bateau en alu de Ludo et hop c’est parti, on rejoint le récif à 20-30 min de bateau et puis on se met à l’eau à 2-3 spots différents. Nous on se contente de chercher des coquillages avec palmes+masque+tuba et Ludo sort son arpon pour chasser du poisson.
Résultat de la pêche aux coquillages : 1 belle araignée (aussi appelée 7 doigts), 3 trocats (les gros bigorneaux) et 1 porte-montre. Et pour Ludo : un beau perroquet et 2 picots.
On se cale sur une île déserte pour déguster les poissons. Ludo lève les filets et nous prépare une salade de poisson à base de sauce soja, de jus de citron, de poivre, d’huile, d’ail et d’oignon : une tuerie ! Et pour compléter un petit barbecue avec un bout d’cerf bien évidemment !
Sur le chemin du retour (quel bol !) on croise un dugong (vache marine). On le course un peu en bateau pour pouvoir bien l’observer. Sacré souvenir c’est pas tous les jours qu’on en croise un !
La journée se finit en beauté car Cindy nous prépare des crabes de palétuviers avec un aïoli ! On est gâté !
Après ce super week-end, lundi matin on met le cap au sud de nouveau. Après un petit arrêt wifi à l’aéroport (ils commencent à bien nous connaître !), on va établir notre campement à Dumbéa, au gîte Gaia, le seul camping du Grand Nouméa (1 800 CFP par nuit pour 2 personnes et une tente, soit 15€). Y’a internet, c’est merveilleux !, un coin cuisine avec frigo et gazinière, douche chaude ! près de la rivière, bonne adresse quoi !
Et là qui c’est qu’on voit pas ? Kévin et Déborah ! (nos copains de Lifou et de l’île des Pins… le monde est petit surtout sur le Caillou !) Petite soirée barbecue bien sûr avec patates au beurre salé pour la dernière soirée de Kévin avant son retour en France.
Le mardi, on se fait la rando le long de la rivière de Dumbéa, destination les 3 marmites ! Très beau coin, l’eau est transparente et d’un beau bleu turquoise ! On se baigne, on saute, on s’amuse comme des gosses quoi !
Le soir, on essaie de contacter le club de plongée Iatok pour plonger le lendemain mais impossible de les avoir au tél. Bon ben c’est pas grave, demain on fera une journée shopping à Nouméa et on fera de la plongée plus tard.
En fait, on ne pourra malheureusement pas replonger à notre grand damne ! car tous les clubs de Nouméa et de La Foa affichent complets pour le restant de la semaine… C’est une grande désillusion pour Marie qui voulait tant replonger avec ses (dorénavant) copains les requins ! Faudra qu’on revienne…
Tant pis on est quitte pour passer du bon temps au bord de la rivière de Dumbéa ! Et vendredi on remonte à nouveau sur La Foa pour filer un coup de main à Ludo sur son bout d’terrain avec bière, grillade et discussion au coin du feu le soir venu.
Et samedi 4 avril (notre dernier jour !), après le ménage de notre voiture de loc, on part sur le bout d’terrain pour bricoler. Au programme installation des néons et rangement du dock.
Casse-croûte à midi avec Ludo, Cindy et son père Franck. Au menu : Dawa grillé au feu de bois !
Et l’après-midi, on abandonne lâchement Cindy et Ludo pour aller pêcher la pintadine, huître plate avec Franck. Il a un coin de folie où sur 5m2 tu remplis un cageot en moins d’1h !
Le soir venu, c’est barbecue chez Marc et Sandrine. On fait griller les pintadines et on les déguste avec un trait de citron : un délice !
Puis, coup d’chasse ! La tradition en Calédonie c’est de chasser de nuit avec un projecteur. C’est normalement interdit, mais en pratique plus ou moins toléré. Faut dire qu’ici les cerfs, ils en ont tout le tour du ventre. Ils ne savent plus quoi en faire, ils pullulent et mangent les pâtures…
Donc on se met dans la benne du pick-up avec un projecteur et c’est parti on part en brousse à travers la propriété de 200 ha de Marc. On repère très bien les yeux des cerfs qui reflètent la lumière des projecteurs et « y’a plus qu’à » mettre une balle entre les 2 ! En jargon local : on pète un cerf !! Et ce soir-là, Ludo en a pété 3 !
Pour les récupérer dans les brousses c’est parfois sportif, on a dû mal à les trouver. Après on les charge dans la benne du pick-up. Et les quartiers de viande sont préparés dans la foulée à la maison. Ici c’est la viande de base des Calédoniens, qui leur coûte pas bien cher.
On va se coucher bien tard ce samedi soir… ou plutôt ce dimanche matin… ! On dit au revoir à Cindy et Ludo ! Sniff ! On les remercie du fond du cœur pour leur gentillesse et leur hospitalité ! Incroyable d’ailleurs la générosité dont ils ont fait preuve alors qu’ils ne nous connaissaient ni d’Eve ni d‘Adam ! On a vraiment eu droit à une immersion dans la vie caldoche grâce à eux, et qu’on peut en raccourci résumer à « bout de terrain, coup de chasse, coup de pêche et coup de fête » : une formule simple mais drôlement efficace et qui donne envie de venir vivre ici un temps.
Après 2 petites heures de sommeil, on est debout pour prendre notre avion direction la Nouvelle-Zélande !
Enfin pas tout à fait en fait… Car on était initialement prévu sur un vol à midi avec escale à Sydney. Mais la compagnie a fait du surbooking un peu massif et nous a demandé si on était OK pour changer par un direct à 8h. Ça nous arrangeait bien mais le problème c’est que ce changement n’a pas été fait correctement, et qu’on s’est fait bouler à l’enregistrement ! Du coup on s’est levé pour rien car on nous recolle sur le vol initial, mais en business class en guise de dédommagement ! Bon ça nous a un peu gonflé cette histoire mais on a bien profité de la première et notamment des salons dans les aéroports !! (Après avoir mis un pantalon et nos godasses de rando car le gars qui s’est occupé de notre cas nous a dit qu’on se ferait refoulé avec nos shorts et tongs !) Et du champagne à bord, hein Marie ?!
Enfin bref, on peut vous dire qu’on s’est bien fait plaisir après 7 mois de voyage « cheap » !