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La Paz et environs : acclimatation et début d’entrainement …

(du 21 au 26 juin 2015)

 

 

On arrive à La Paz avec Agathe et Guillaume vers 9h le 21. On rejoint Aude et Marc qui squattent le Bacoo Hostal pas loin de la gare routière depuis quelques jours (45 Bs / 6€ par personne le dortoir, avec grosse couette chaude en duvet et petit déj).

Bon La Paz, pour nous, ça ne vend pas du rêve … bien dégueu, bien polluée, bien trop grande…

Après notre installation au Bacoo, on va tous les 6 se balader un peu en ville près de l’église San Francisco et dans le marché aux sorcières où pullulent les fœtus de lamas séchés… d’ailleurs y’a un groupe de Boliviens qui en fait cramer un dans la rue en offrande à la Pachamama (terre mère nourricière) car le solstice du 21 juin c’est un peu leur nouvel an (regardez bien en haut à gauche du bûcher, on voit les 4 petites pattes entrecroisées).

Puis vers 16h, on part voir du Cholitas Wrestling (70 Bs / 9€20 par personne avec transport, entrée et petit snack), c’est-à-dire du catch de mamas boliviennes en habits traditionnels (Cholitas). Le kitsch atteint ici des sommets ! C’est marrant entre amis mais pas incontournable.

Le lendemain, on a réservé tous les 6 un tour organisé (75 Bs / 9€90 par personne) qui nous envoie à Chacaltaya le matin (15 Bs / 2€ l’entrée en sus par personne), ancien glacier qui a complétement fondu. Le bus nous amène par une piste bien défoncée jusqu’à 5 300 m d’altitude puis "glorieusement" on monte les 100 m restants pour atteindre le sommet à 5 395 m ! On a une belle vue sur les 2 montagnes emblématiques de La Paz : l’Illimani d’un côté (6 438 m)…

… et le Huyana Potosi de l’autre (6 088 m).

On voit également au loin le Lac Titicaca et bien sûr La Paz avec son nuage de pollution. Aucun problème de mal d’altitude pour nous… on commence à avoir l’habitude.

 

Puis l’aprem on va à la Vallée de la Lune qui se trouve à l’opposé de la ville, c’est-à-dire après avoir traversé la zone sud qui correspond aux quartiers riches. Bon c’est sympa mais ça casse pas non plus des briques.

Le soir c’est l’annif de Aude, on va donc casser la croûte dans un resto-café en se prenant des plats bien occidentaux car la bouffe bolivienne commence à sérieusement nous sortir par les trous de nez… en gros c’est soit pâtes dans la soupe et riz-patates dans le plat de résistance ou inversement… très raffiné quoi !

 

Le lendemain, les choses sérieuses recommencent… on a décidé de faire un trek dans les environs de La Paz car ça fait longtemps qu’on n’a pas marché… et ça commence à nous manquer… on s’encroûte !

 

Alors y’a plusieurs possibilités dans la Cordillère Royale : les principaux sont le trek del Choro, celui de Takesi et celui du Yunga Cruz, qui empruntent tous des voies incas créées pour relier l’Altiplano aux Yungas en contrebas.

 

Dans les guidesde voyage, ils conseillent de faire tous ces treks avec guide et porteurs. Dans les agences de La Paz, c’est encore pire, ils vous déconseillent franchement de le faire seuls (risque de se perdre, population hostile...). Mouais, pour nous ça sentait surtout le piège pour faire marcher l’industrie à touristes (prix minimum d’un trek de 3 jours avec agence : 750 Bs soit environ 100 € par personne).

 

Donc nous pour des questions de budget et de liberté, on préfère le faire en autonomie. On va donc tirer dans un premier temps les vers du nez aux gars des agences pour soutirer des renseignements. On passe à l’office du tourisme récupérer une carte foireuse mais qui fera l’affaire. On fait un crochet par l’IGM (Institut Géographique Militaire) pour récupérer une meilleure carte mais elles ne sont pas top non plus… et enfin on va louer le matos qui nous manque chez Base Camp au 1037 avenue de Illampu (bon plan récupéré auprès d’une voyageuse à l’hostal). Pour ce dernier d’ailleurs, impossible de le trouver sans le savoir : à l’adresse indiquée y’a qu’une porte en ferraille coincée entre une boucherie douteuse et une épicerie, on a plus l’impression de rentrer chez un dealer plutôt qu’un loueur de matos ! Et pourtant y’a tout ce qu’il faut : du matos en masse et du bon (MSR, Thermarest…,  y’en a pour une bonne poignée de moules là-dedans (bouzigue ou bouchot à vous de choisir !)). Nous on avait juste besoin d’une paire de bâtons supplémentaire (40 Bs / 5€30 pour 3 jours) et d’un réchaud (20 Bs / 2€65 pour 3 jours) vu que c’est impossible de trouver des bouteilles de gaz en Amérique latine qui s’adaptent au nôtre (ami voyageur, camping gaz c’est à proscrire !).

 

Enfin, on va faire nos provisions de bouffe vu qu’il n’y a rien sur le trajet du trek de Takesi qu’on envisage de faire (et dans le sens inverse c’est-à-dire celui de la montée svp ! On vous dévoilera les raisons de notre choix d’itinéraire plus tard !). On achète pâtes chinoises instantanées, à gaver de noix et de fruits secs, barres de céréales, gâteaux, et des pastilles purificatrices (car notre filtre à eau MSR - qu’on a payé la peau des fesses au Vieux Campeur - nous a lâché ! On est d’ailleurs en guerre avec eux !).

 

De retour à l’hostal, on boucle nos paquetages et on laisse le surplus de nos affaires en consigne. Dodo de bonne heure car demain tout le monde se lève tôt. Nous 2 pour partir sur notre trek et les 4 autres pour prendre un avion destination Rurrenabaque pour 3 jours en Amazonie.

 

 

Voici la carte du trek de Takesi :

1er jour : Mina Chojlla (2 200 m) – Cacapi (2 760 m)

 

On part de l’auberge à 8h, direction le terminal Minasa au nord de la ville (aussi appelé Villa Fatima), d’où partent tous les bus à destination des Yungas. C’est à 4kms de marche, y’a 200 m de dénivelé à faire, les bus pour y aller ne coûtent que 1,50 Bs par personne..., mais nous on a envie de s’entraîner donc on y va à pied ! Et 1 h plus tard, on atteint le terminal et on book un collectivo (21 Bs / 2€75 chacun pour aller à Yanachachi). Le trajet en minibus s’avère périlleux car on emprunte en partie l’itinéraire de la route de la mort, la route décrétée la plus dangereuse du monde… et on comprend pourquoi quand on voit la tronche des à-pics et de l’état de la route ! Au fur et à mesure des kilomètres on passe de l’Altiplano ensoleillé à la région des Yungas… les ¾ du temps noyée sous une mer de nuages. Après 3 bonnes heures de route, le chauffeur super sympa nous dépose à Mina Chojlla un peu plus loin que Yanachachi, plus près du départ du chemin de trek (sinon il aurait fallu se taper à pied de la piste pleine de poussière).

 

A Mina Chojlla, on croise des mineurs au boulot : on croirait un remake de Germinal, c’est fou on a l’impression d’être au 19ème !

On peut observer aussi les plantations de coca sur les pentes des montagnes, les Yungas étant la première région productrice en Bolivie. 

Le temps d’avaler notre pique-nique, on ne commence le trek que vers les 14h. On se paume un peu au début car y’a bien sûr aucun balisage et notre carte est vraiment légère… Mais heureusement les locaux super gentils nous remettent sur le bon chemin.

 

D’ailleurs pour le trouver dans ce sens, quand vous venez de la piste de Yanachachi et que vous arrivez à Mina Chojlla, il faut prendre la piste qui descend et non pas celle qui monte, puis après avoir descendu quelques lacets, au milieu d’un virage à gauche, il y a une barrière et derrière celle-ci débute le chemin de randonnée (si vous arrivez à une ferme de cochons au bord de la piste, c’est que vous avez trop descendu).

 

Dans un premier temps, on longe un aqueduc puis on s’enfonce progressivement dans une vallée très étroite le long d’un torrent. La forêt est à cette altitude peuplée d’oiseaux multicolores qu’on n’a malheureusement pas pu prendre en photo ! Genre de toucans, de perruches, de colibris …

 

Et rapidement la montée débute. On s’avale du dénivelé pour se poser après 3h de marche à Cacapi dans les nuages à 2 760 m. On a croisé quelques maisons sur la route mais sans âme qui vive. Pour un des treks les plus fréquentés de la région, on n'a croisé sur cette première journée qu’un groupe de 5 marcheurs dans le sens inverse (celui de la descente, sens normal).

 

Autre info pratique pour ceux qui veulent faire ce trek en autonomie et dans le même sens que nous (montée) : si, comme nous, vous venez en transport en commun, vous ne débuterez le trek que l’après-midi, et serez forcés de camper le premier soir dans le même secteur que nous. Or, impossible de refaire de l’eau entre le Rio Quimsa Chata et le Rio Takesi à 4h de marche environ. Et comme vous aurez la nuit à passer entre les 2, on vous conseille de faire le plein au Rio Quimsa Chata ;)

 

Repas du soir : pâtes-thon… miam miam ! et au lit à 19h car il fait nuit noire et il bruine dans la forêt des nuages. Heureusement à cette altitude-là, il ne fait pas encore trop froid.

 

2ème jour : Cacapi (2 760 m) – Takesi (3 940 m)

 

On découvre au matin sous un grand ciel bleu le paysage de ouf au milieu duquel on a piqué notre tente !

On trainasse un peu au ptit déj au soleil et on part vers 9h30. Pour vous dire comment la carte de l’office du tourisme qu’on avait était fiable (mais c’est pas celle qu’on vous a mise sur le site) : elle nous indiquait 2 kms entre Cacapi et Takesi (on avait un peu de mal à le croire car y’a plus de 1000 m de dénivelé entre les 2) et on aura mis… 5 h ! Avec les pauses mais bon quand même !

 

En chemin des à-pics vertigineux dont on n'est séparé que par des murets construits par les Incas…

… la traversée de la mer de nuages, et aussi la découverte des campements proposés par les agences : on vous laisse apprécier la conscience écologique des guides boliviens (fin des Boliviens en général)…

… le tout en grande partie sur des pavés posés par les Incas.

Le soir venu, on se retrouve donc au-dessus du tapis de nuages, juste après avoir traversé le village de Takesi et tapé la causette avec le seul vieux qu’on ait croisé (en dehors d’un chat). La transition entre la forêt et le domaine des lamas et des viscachas est brutale : finie la forêt, place à la végétation rase et à la caillasse. On se trouve un coin à l’abri d’une crête à 3 940 m d’altitude, un peu à l’écart du chemin. 

Malgré cela, y’a une petite vieille sortie d’on ne sait où qui nous débusque, qui fait semblant de venir discuter et qui finit bien sûr par nous demander de l’argent mais en faisant des rimes svp : « Hay que pagar por el lugar » = il faut payer pour l’emplacement. C’est sûr que vu le luxe dont on dispose… ça mérite bien les 10 Bs qu’elle nous réclame ! On cède au racket car on n’a pas envie d’avoir de visites nocturnes.

 

Après avoir avalé nos pâtes (avec du fromage cette fois !), on se prépare pour une nuit bien froide vu l’altitude !

 

 

3ème jour : Takesi (3 940 m) – Choquekhota (3 900 m) via Apacheta (4 703 m)

 

Ben en fait la nuit a été moins fraîche que ce à quoi on s’attendait, même si Marie ressemblait plus à une momie égyptienne qu’autre chose vu les couches qu’elle avait empilées !

En plus le soleil pointe vite son nez et réchauffe l’atmosphère et on se retrouve très vite en T-shirt pour commencer la marche.

 

L’ascension se fait sur les plus beaux segments de pavages incas du trek.

Malgré l’altitude (presque équivalente à celle du Mont Blanc) on atteint le col à 4 703 m (selon altimètre de Marie) après 2h30 de marche et plus de 700 m de dénivelé.

On entame ensuite la redescente de l’autre côté de la vallée qui est beaucoup plus habitée et cultivée.

On arrive au village de Choquekhota après avoir cassé la croûte à 13h environ. Gros coup de bol car y’a un villageois qui nous dit que le bus quotidien pour La Paz est justement à 13h ! Bingo on saute dedans (comme 15 autres personnes, dans un minibus fait pour 9 en France évidemment) et à 16h on est de retour dans le centre de La Paz (trajet à normalement 15 Bs / 2€ chacun mais comme on avait une bonne tête de touriste, le gars nous en a fait cracher 20 / 2€60… on s’est pas battu pour cette fois).

 

 

Conclusion : on a trouvé ce trek bien sympa, avec une grande variété de paysage sur aussi peu de temps, des locaux super gentils, quasiment personne sur le chemin (un groupe de 5 le 1er jour, un mec en solo le 2ème et personne le 3ème), perdus en pleine nature et de superbes segments de pavages incas. Par contre, faut pas s’attendre à des cartes IGN et même les 3 panneaux dispatchés sur le chemin sont faux, ils annoncent un total de 19 kms alors qu’on est plus près des 45 kms (selon le Lonely Planet).

 

Alors maintenant, pourquoi l’avoir fait dans le sens de la montée et non celui de la descente comme le proposent toutes les agences ?

 

  • Et bien premièrement parce qu’on est un peu maso !

  • Deuxièmement, parce qu’on éprouve peu de fierté à descendre une montagne !

  • Et troisièmement parce qu’on a dans la tête depuis quelques semaines de monter un 6 000 et que ça se fait pas comme une sortie à Trévignon ! ou au Minou pour les Brestois ! C’est d’ailleurs aussi la raison de notre choix pour le trek de Takesi et non celui del Choro, car le parcours est globalement en plus haute altitude et qu’on ne voulait pas redescendre pour rester acclimatés.

 

Donc demain, après une nuit à La Paz, direction le parc de Sajama où nous attend notre objectif : le volcan Parinacota à 6 340 m !!!!!

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