top of page

Le tour du Grand Nord, à la découverte des creeks

et des radiers… (du 23 février au 3 mars 2015)

 

 

Arrivée sur la Grande Terre à 11h50. Déjà, vu du ciel ça nous plaît bien !

On vous met une petite carte pour que vous puissiez suivre notre itinéraire !

L’aéroport de la Tontouta n’est pas bien grand (à peu près comme celui de Brest), on retrouve donc vite fait nos bagages (ouf ils ont suivi !!) et l’agence de location de voitures. Stéphane, un collègue véto d’un ancien patron de Thomas qui nous a bien aidé à préparer notre arrivée sur le Caillou, vient nous apporter nos permis de conduire nationaux, obligatoires pour la loc’ (nous on pensait naïvement que les permis internationaux suffiraient mais non !)

 

Pour pouvoir se balader un peu partout, on a loué un gros Hummer à 500€ la journée ! Non c’est une blague bien sûr, on a opté pour la « Touingo » chocolat à environ 30€/jour, avec laquelle on tombe en seconde voire en première dans les côtes !! Mais c’est pas grave, on assume !!

Ensuite direction chez Stéphane à Boulouparis qui nous héberge pour la nuit. Ça tombe bien parce qu’on est rincé après nos 48h de transport. Glandouille toute l’après-midi, entre chaise longe et piscine ! Avec vue sur la baie St Vincent SVP !

Le lendemain, grand départ en commençant par un crochet chez Décathlon (ouvert depuis 6 mois environ, à l’entrée de Nouméa), car pour nous les 6 semaines en Nouvelle-Calédonie, ce sera en camping bien sûr ! Grosse désillusion, le magasin n’est pas hyper-fourni : même à Brest il y a plus de trucs ! Nous qui pensions nous équiper hi-tech, bien léger, on se retrouve avec une tente de 3,5 kg et un matelas gonflable de 4 kg !! Bon ben ça nous dépannera ici mais on se voit pas trimballer ça pour les 6 mois restants !

 

Ensuite direction Bourail (côte Ouest) pour rencontrer Ludovic. Alors là petit gros aparté sur le hasard des rencontres en voyage, et sur l’hospitalité des Calédoniens. En Thaïlande, on a rencontré sur Koh Tao un Français, Zacharie, en voyage avec sa famille. Il a passé son service militaire en Nouvelle-Calédonie et avait notamment sympathisé avec un Calédonien, Ludovic.

 

Petite explication sur les 4 catégories de personnes qu’on peut croiser ici, en caricature (« la brousse en folie »)

  •  En gros, les autochtones sont les Mélanésiens (ou Kanaks). Ils vivent en tribu quasiment en autarcie.

  • Un Calédonien, c’est un Blanc qui descend des premiers colons français. Parfois surnommés Caldoches (certains le revendiquent, d’autres trouvent ça péjoratif !), on parle aussi de Broussard lorsqu’ils sont de la campagne (principalement sur la côte ouest, souvent éleveurs type cowboy far west).

  • Le métro (=métropolitain) ou z’oreille, c’est nous !

  • L’Asiatique, c’est aussi un immigrant bien sûr, et qui fait comme il se doit pour tout bon asiat’ du commerce !

 

Pour en revenir à Ludovic, il travaille dans l’encadrement technique des éleveurs. Il nous propose de nous faire visiter des fermes, de participer à un « coup de chasse » (= chasse au cerf), de faire un tour en bateau sur le lagon, de camper chez lui à La Foa et aussi chez ses parents à Koumac… tout ça sans nous connaître !! On est spontus ! (c’est-à-dire estomaqué pour les non-bretonnants !) C’est noté, on se reverra dans quelques jours, mais pour l’heure on part pour la pointe Nord.

 

 

Première nuit au camping de Poé près de Bourail (1200 CFP/tente + 180/personne, soit 13€), au bord de l’eau. Pour la première fois depuis 6 mois, il faut se faire à manger ! Trop dur ! Et il y a encore plus dur, c’est les moustiques ! On n’en a jamais vu autant depuis le début de notre voyage ! Apparemment on est en pleine saison ! Et même si c’est vrai qu’ils sortent plutôt à l’aube ou au crépuscule, certains vous poursuivent toute la journée !et sont porteurs de la Dengue…

Le lendemain matin, on va vers la roche percée près de Poé.

Et ensuite, départ pour la côte Est. La Nouvelle-Calédonie est très vallonnée, il y a un massif montagneux (qui monte jusque 1628m) sur toute la longueur du Nord au Sud. Pour passer côté Est, on prend la transversale entre Kone et Touho, c’est assez épique avec notre voiture de compét’ !! Le temps n’est pas vraiment au beau fixe : on se prend des grosses draches même s’il fait 30°C, c’est assez étouffant ! Mais du coup les paysages sont bien verts, contrairement à d’autres périodes de l’année. On ne s’attendait pas à trouver autant d’étendues désertes, sans personne, avec juste un ruban de bitume ! (260 000 personnes en Calédonie dont 160 000 dans le grand Nouméa, soit 100 000 dans un territoire de km²)

A mi-chemin de la transversale, on tombe sur un attroupement de Kanaks au bord de la route. C’est la tribu de Bopope. On s’arrête au culot pour savoir ce qu’il se passe : et là les gens super sympas nous expliquent qu’une fois par mois, ils se retrouvent comme ça pour pique-niquer ensemble et papoter. On reste avec eux une heure à discuter, on en apprend un peu plus sur leur mode de vie et ils partagent avec nous leur ragoût de cerf et de la banane-cochon (cuite à l’eau, ça ressemble à de la patate mais ça manque un peu de beurre salé !!). On n’a pas sorti l’appareil photo mais leurs trognes valaient vraiment le coup. Essayez d’imaginer celui qui devait être un chef car il prenait la plupart du temps la parole : barbe où tous les poils se rejoignent en une seule dread « mode pharaon », large sourire édenté, dreadlocks qui lui tombaient jusqu’aux fesses et carrure de 2ème ligne !! Ca a du style !

On continue ensuite vers la côte Est, que l’on remonte jusqu’à Hienghène pour passer la nuit au camping de Koulnoué (500 CFP/personne, soit 8€30 à 2). Le camping appartient à Babou côté océan, un club de plongée. On se renseigne sans trop y croire sur les conditions de plongée, et effectivement la nénette nous annonce que la visi est pas top même sur le récif à 10 km de la côte. Bon on s’en doutait un peu vu la couleur de la flotte et tout ce qu’il a plu ces derniers temps…. Tant pis on attendra d’être sur les îles. Au camping, on a rencontré un couple en TDM avec leurs 2 enfants de 4 et 1 an : trop balèze ! On passe la soirée à discuter de nos ressentis respectifs sur nos voyages : ça fait du bien de pouvoir partager avec des gens qui voyagent de la même façon que nous (ce qu’on peut très difficilement faire avec des touristes qui sont là sur de courtes périodes).

 

La côte Est change pas mal de l’Ouest : les montagnes plongent directement dans la mer, c’est beaucoup moins habité (et quasiment que par des Kanaks) et les routes sont plus défoncées ! On trouve aussi des guitounes avec des coquillages ou des statues à vendre avec une boîte dans laquelle il faut déposer l'argent.

A Hienghène, il y a 2 raisons principales pour venir : les formations rocheuses et les tribus environnantes. Pour la partie caillou, il y a surtout la célèbre « poule couveuse » ! et le « sphinx » qui lui fait face mais qu’on a trouvé un peu moins ressemblant.

Et pour la partie tribu, ça a été moins folichon. A l’office de tourisme, on nous a dit pas de problème pour visiter la tribu Tiendanite où se situe la tombe de JM Tjibaou (un kanak qui s’est pas mal battu pour l’indépendance et qui a été assassiné). Le hic c’est qu’arrivé là-bas, on s’est fait refoulé par un grincheux qui nous a dit : « mais c’est privé ici, c’est la tribu, allez voir le chef et faites la coutume ! »

Là encore petite explication : la « coutume », c’est une cérémonie au cours de laquelle le visiteur fait une offrande au chef pour le remercier de son hospitalité (généralement une étoffe, un paquet de clopes et un billet de 500 ou 1000 CFP = 4€15 ou 8€30, mais ça peut être un cadeau personnel aussi). La coutume, ça tourne quand même pas mal au business suivant les coins. On a rencontré des gens qui ont été dans cette même tribu, à qui on avait dit 500 CFP suffisent, puis 1000, et enfin le chef leur a demandé 1000 par personne lorsqu’ils se sont pointés !!

On continue notre route vers le Nord : on passe le bac de la Ouaième, le dernier bac calédonien.

Puis on passe devant plusieurs cascades impressionnantes, dont celle de Tao, avant d’arriver au relais de Ouanébatch (1260 CFP/2 personnes en tente, soit 10€50). On pose la tente (on a même un abri !) et on fait notre première trempette dans les eaux calédoniennes ! L’eau est vraiment méga-chaude, du genre 30-32°C, c’est limite désagréable parce qu’il crève de chaud dehors, c’est suffocant tellement c’est humide et chaud, on se croirait dans un hammam…

 

Juste après notre bain, rebelote : grosse pluie mais heureusement chaude (comme tous les jours). On recroise des tourdumondistes qui le font dans le sens inverse : échange de bons plans bien sûr !

Après un super dîner riz/thon/tomate à la frontale et une bonne nuit de sommeil, on continue notre route vers le Nord en déposant nos confrères de TDM (en stop) à la cascade de Tao. Trempette et pique-nique (riz + sauce tomate + sardines en conserves) à la cascade de Colnett, l’eau est un peu plus fraîche, ça fait du bien.

Et ensuite gros tout droit jusque la pointe Nord et le fameux relais de Poingam. Enfin c‘était le plan ! Car avec toute la flotte qui nous tombe dessus, les rivières sortent de leur lit… On a donc eu l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les creek (= rivières) et les radiers… On s’est retrouvé bloqué une heure devant un premier radier, puis plus de 2 heures au suivant à 5 km de là ! On en a profité pour faire connaissance avec 2 Françaises en vacances et des Kanaks de Lifou en vacances aussi, avec qui on a pris l’apéro (visiblement pas le premier pour eux…).

Bon on attend, on attend… l’eau baisse doucement doucement… le courant faiblit un peu et les premiers 4x4 commencent à s’aventurer pour passer… puis les monospaces… et finalement à la toute fin, quand il reste de l’eau que jusqu’au-dessus des chevilles, eh ben c’est les p’tites voitures pourries de loc (du genre twingo et compagnie) qui passent… ! 

Et il est près de 21h quand nous arrivons au relais (au lieu des 17h30 prévues !), et encore on a eu la chance qu’un Kanak nous y amène en convoi car on aurait bien pu se paumer sur les pistes du Nord ! Trop sympa ces Kanaks !

 

Au relais, on avait réservé la table d’hôtes : apéro puis salade de papaye et de coquillages, loche saumonée et tarte coco et son coulis de fruits de la passion en dessert ! On se pète le bide, et au moment où on se dit « m… il est 23h et il faut aller planter la tente » (en plus il pleut), le gérant nous annonce qu’au mois de février pour les couples en lune de miel le bungalow (à plus de 80€) est offert !!

Le lendemain matin, on profite de la vue. L’endroit est superbe, on est au bout de la Nouvelle-Calédonie ! Petite promenade jusqu’au marais salant de Kô. Beaux points de vue. 

Un petit tour jusqu’à Boat Pass, le bout du bout.

Puis vers 11h, on repart direction Koumac. Et là au bout d’une heure de route, devinez quoi, encore une crue sur la route ! Mais cette fois-ci du genre costaud !

Les locaux nous disent qu’ils attendent depuis 7h du mat’ et qu’on ne passera pas avant 16h avec notre p’tite Twingo… bon ben si c’est comme ça, on va se trouver une plage pour pique-niquer et patienter. En faisant demi-tour, perdues dans les broussailles au bord de la route, qui que c’est que voilà ti pas ? nos 2 Françaises de Libourne, parties dès le matin en direction du sud, et bloquées là depuis… Toutes chamboulées par ces montées des eaux qui fout en l’air leur programme de visites organisées par une agence… On les persuade de ne pas rester plantées là mais de venir avec nous profiter de leur journée et de la plage et que les eaux finiront bien par descendre…  Nous on était zen, notre tour du monde nous a rendu philosophe face aux imprévus : en voyage ce n’est pas souvent que tout se passe comme prévu…

 

Finalement, on passe le radier en fin de journée et on arrive à Koumac vers 17h30. Ludovic, le Calédonien broussard, nous avait proposé de planter notre tente dans le terrain de ses parents si on passait dans le coin de Koumac. Après un coup de fil depuis la station-service, on a donc débarqué chez Jeannine et Léonce au fin fond des brousses de Koumac ! En fait on ne piquera pas la tente, ils ont un container aménagé, Jeannine vient de se taper une journée de ménage complète pour le remettre propre et nous accueille à bras ouverts. On est impressionné par leur hospitalité !

 

Plutôt que de n’y faire qu’un stop d’une nuit comme on a avait prévu, on décide d’y rester 2-3 jours en mode « le petit container dans la prairie » !

Y’a pas d’électricité ici, donc c’est bougie et lampe frontale, l’eau c’est l’eau de pluie, y’a pas un chat, que des oiseaux, un petit ruisseau en contrebas, on s’y plaît bien !

Et puis Jeannine qui habite dans une petite maison sur le terrain d’à côté nous fait visiter Koumac et ses environs avec la fameuse mine de nickel et nous parle de la vie des Calédoniens et de leur relation avec les Kanaks ou Mélanésiens. 

C’est vraiment très intéressant. Elle a un jardin planté d’une multitude d’arbres fruitiers d’ici, nous apprend leurs noms et comment les cuisiner… elle nous fait goûter aussi quelques plats locaux comme les bananes poingo roulées au jambon avec de la crème fraîche et du gruyère.

 

Le père de Ludovic, Léonce, est un sculpteur sur bois et on assiste à quelques-unes de ces créations, dont certaines ornent l'église (ainsi que d'autres sculptures de sa famille).

Bref, bons moments passés avec Jeannine, d’une gentillesse incroyable. Mais le 3 mars, il faut partir car le 4 on a un vol pour l’île de Lifou où on y restera 10 jours. On redescend donc sur Boulouparis pour passer la soirée chez Stéphane, et refaire nos sacs pour partir sur les îles.

bottom of page